Quelle fierté d’appartenir à la première association française d’écrivains publics, le dynamisme et l’enthousiasme des membres du conseil d’Administration forcent l’admiration et instillent une émulation sans pareille pour porter haut les couleurs de l’AEPF. Rencontres, formations, partenariats, un travail conséquent pour la valorisation du métier d’écrivain public, dans un souci permanent d’exigence et de professionnalisme. De quoi nourrir ma détermination et mon inspiration.
C’est une expertise croisée qui a été portée par l’AEPF et l’ANLCI (Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme) le 27 juin dernier sur la question des personnes en situation d’illettrisme et d’illectronisme afin d’en cerner précisément les publics, de partager des pratiques et de réfléchir aux différentes ressources mobilisables en réponse à leurs besoins.
Vous pourriez être interpellé, dans la rue ou confortablement installé chez vous, par un quidam aux atours pimpants ou à la triste mine s’affichant fièrement ou se défilant platement dans un ouvrage. Comment répondre à cet appel autrement que par la curiosité ? Poursuivez-le, questionnez-le pour en comprendre les us et coutumes et surtout ne reculez pas en société, présentez-le à d’autres qui ne manqueront pas d’en goûter la saveur : écho du passé, promesse de lendemains, énergumène, énergie sonore ou nuance de couleur, rare, précieux ou simplement oublié, cet individu a tout pour intriguer. Vous l’aurez compris, chaque mot a son histoire et son pouvoir évocatoire. Coruscant : une planète lointaine ? presque ! un adjectif qualificatif qui exprime la brillance et l’éclat aux antipodes du verbe obombrer. Pourquoi ne pas franchir le pas ? Une fois par mois, par quinzaine ou par semaine, selon votre appétence et au gré de vos rencontres, tendez l’oreille, ouvrez l’œil et gardez en tête que la plus belle des collections ne vaut que si elle est partagée.
De belles rencontres motivées par l'organisation et la structuration de la profession de l'aide à l'écriture que Lautréamont en son temps aurait pu rapprocher d'un couteau suisse et d'une boussole.
Quelle étrangeté est-ce donc là ?
Si le syndicat est un outil indispensable pour asseoir les intérêts d'une profession, on oublie souvent qu'il repose sur un collectif de personnes bien humaines qui œuvrent en coulisses. Un couteau suisse incarné pour accompagner les professionnels de l'écriture dans un travail toujours plus qualitatif, pour promouvoir leur expertise et défendre leurs intérêts moraux et matériels mais aussi pour être solidaires dans un métier souvent solitaire. Une boussole déontologique et éthique aussi permettant de faire converger les pratiques des professionnels de l'aide à l'écriture.
Le métier d'écrivain public ne s'improvise pas, quand bien même on aurait la plume facile, le goût des mots, le souhait d'écrire pour autrui, la maîtrise du clavier, une appétence pour les relations humaines. Certes, ce sont autant de qualités et de compétences précieuses pour l'exercice de la profession ; c’est même un préalable nécessaire mais il est insuffisant pour garantir une professionnalisation de qualité quand on sait que la profession n’est pas réglementée...
Quand j’explique mon métier de biographe, certaines personnes sont étonnées que je souhaite rédiger le livre de leur vie parce qu’elles la jugent minuscule, sans intérêt comparativement à celle de personnalités illustres ou populaires. Et pourtant, aussi minuscule qu’elle puisse paraître à leurs yeux, leur vie est un précieux trésor, elle est unique et c’est là qu’est sa grandeur. Se raconter, se parcourir permet de mettre en lumière sa trajectoire de vie, de convoquer ses ascendants et d’éclairer ses descendants. Un héritage conséquent qui nourrit à la fois une histoire familiale et collective. Poignante, joyeuse, douce, témoin d’une époque, inspirante mais jamais banale, chaque vie peut se raconter.
De petits gestes précis et minutieux sur une feuille de papier suffisent à souhaiter la
paix, la chance et la longévité dans la tradition japonaise. D’un carré de papier que
l’on plie, déplie, replie, retourne, replie encore et dont on tire les pointes, on obtient
une petite grue, en volume.
En France, une courte expression fait office de grue en papier : meilleurs vœux !
Une
simple expression qui, à l’examiner de plus près, se révèle condensée, voire
comprimée.
Mais bien installée sur sa ligne, la voilà qui se détend et se déploie pour suggérer les
bons souhaits que l’on forme pour autrui. Une formule qui convoque tout à la fois des
souhaits de bonheur, de réussite, de santé. Deux mots qui témoignent de l’attention
que l’on porte à leur destinataire.
Parfaitement à son aise désormais, l’expression gagne alors en volume et dit un
espoir à venir, une vie en construction et répand de subtiles fragrances encrées.
Meilleurs vœux !